Pour ce troisième voyage de l’année 2023, nous avons tenté d’y inclure les trois grandes villes d’Algérie que sont Alger, Oran et Constantine. Pari réussi au prix d’un voyage très intense, plein de découvertes et d’émotions.
Dimanche 8 octobre : Après 1 heure et demie de vol depuis Toulouse, l’avion se pose à Oran où nous attend notre guide Nordine. Ce grand connaisseur de l’Algérie nous fait la surprise de changer de programme. Ce n’est pas à Oran que nous posons nos valises… mais 75 km au sud-ouest d’Oran sur les bords de la Méditerranée ! Sur les marches de l’hôtel un tapis de roses ! Une collation avalée, direction la plage du village de Sassel, où les plus téméraires prennent un bain réparateur. Retour à l’hôtel. Piscine, hammam et bon couscous pour conclure notre première journée.
Lundi 9 octobre : Départ très tôt vers Oran, par Rio Salado, Misserghin. On longe sur des kilomètres la Sebkha d’Oran, un grand lac salé quasiment à sec après un été très chaud. Voilà Oran qui se profile… avec ses embouteillages matinaux. Nordine improvise : les arènes toutes proches valent la visite ; elles sont un des témoins de l’influence culturelle hispanique, seules arènes en Algérie, il n’en existe qu’une dizaine en Afrique. Outre les corridas, elles ont accueilli manifestations artistiques et sportives. Rénovées en 2018, des artistes peintres locaux exposent dans les coursives. Après un passage à l’Hôtel des 2Horloges, il est temps de parcourir les rues du centre ville d’Oran, les superbes immeubles art-déco, la place d’Armes, la cathédrale aujourd’hui médiathèque. Au volant du minibus, Rafik nous emmène dans le dédale des rues du vieil Oran avant de grimper vers le fort de Santa Cruz érigé par les espagnols au XVIe siècle. En dessous du fort, on visite bien sûr la chapelle de Santa Cruz. De ce promontoire on a la plus belle carte postale d’Oran et une vue imprenable sur Mers-el Kébir. Retour vers la ville, déjeuner de poissons près du port de pêche. On part ensuite vers le quartier Saint-Eugène où Maïté retrouve ses racines, puis pour déambuler sur l’incontournable promenade du front de mer qui domine le port. La paella du soir au restaurant « la Comète » clôture de façon magistrale cette journée.
Mardi 10 octobre : Départ sous le soleil vers Arzew, quarante km d’Oran, Cette petite ville jadis était un joli port de pêche : c’est aujourd’hui un gigantesque centre pétrochimique, terminal des pipe-line amenant gaz et pétrole du Sahara. Promenade dans le vieil Arzew, sous les palmiers du front de mer, et dans le quartier des Jardins où, accompagnée de ses filles, Maïté retrouve la maison de son enfance.Au déjeuner, on fait halte à Gdyel et l’on se régale de sardines grillées. La route longe la côte jusqu’à Mostaganem, puis l’autoroute nous conduit jusqu’à Blida où l’on fait étape chez Nordine, le temps de déguster quelques gâteaux et de boire la cherbet, une délicieuse citronnade préparée par Naoual. Après un bref arrêt à Boufarik (ah ! les délicieux cigares…) on arrive à notre hôtel sur les hauteurs d’Alger. La soirée se déroule, à deux pas de l’ancienne cathédrale, dans un restaurant, autrefois le hammam des filles de la Casbah, restauré avec raffinement. Un menu généreux, une belle ambiance musicale, une soirée en tout points réussie.
Mercredi 11 octobre : Rendez-vous matinal pour la visite du Palais du Bey dans l’enceinte de la citadelle d’Alger. Classée avec l'ensemble de la Casbah d'Alger, par l'Unesco, patrimoine mondial, elle est en cours de réhabilitation. La poudrière récemment restaurée vaut le détour. On chemine ensuite dans le dédale des rues de la Casbah avec une halte chez Khaled le menuisier d’art, héritier d’un savoir-faire ancestral. C’est du haut de sa terrasse que l’on découvre une vue incroyable sur « Alger la Blanche » . Autre halte sympathique dans la boutique de Farid un jeune peintre sur bois très talentueux. On déjeune ensuite à deux pas du port de pêche (poisson au menu évidemment) Nous retrouvons Bernadette partie retrouver ses racines, une escapade « sur mesure » pour la matinée près de Tizi-Ouzou. Après un rafraîchissement à la terrasse du célèbre café « Le Tantonville », on reprend notre minibus et après avoir traversé Bab-el-Oued nous voici au pied de la basilique Notre-Dame-d’Afrique. Construite sur un promontoire dominant l’ancien quartier de Saint-Eugène elle constitue un « symbole du brassage culturel et de la cohabitation religieuse depuis 160 ans ». En témoigne l'inscription célèbre dans le chœur : « Notre Dame d’Afrique, priez pour nous et pour les musulmans ». Avant le repas du soir, nous avons rendez-vous avec l’Histoire à l’Hôtel El Djazaïr (ex-Saint-Georges). Visite de la chambre du général Eisenhower ; une plaque rappelle que « le commandant en chef des forces expéditionnaires alliées en Afrique du Nord a tenu son quartier général dans cette chambre de l’hôtel entre novembre 1942 et décembre 1943 » .
Jeudi 12 octobre : Nous quittons notre hôtel sur les hauteurs d’Alger pour un périple de près de 400 km : direction plein Est vers Constantine. Tôt le matin départ sous le brouillard, mais le soleil perce à la sortie des faubourgs d’Alger. Paysage de montagnes, relief tourmenté, voilà la Kabylie, nous traversons le massif du Djurdjura puis on contourne Sétif. On file sur les hauts plateaux et vers midi, arrivée à Constantine, la 3e plus grande ville d’Algérie. Pour comprendre cette cité, rien de tel que le musée National Cirta, édifice récent mais qui balaie l’histoire de la ville de la préhistoire aux époques numides, romaines, ottomanes et coloniales. Superbes vestiges antiques et de très belles peintures orientalistes. Après un rapide déjeuner, direction le palais d’Ahmed Bey, un magnifique patio, un dédale de galeries et une fresque colorée représentant les ports de la Méditerranée. Du palais, c’est à pied que nous entamons une promenade du tour de ville surplombant les gorges du Rhumel. Un panorama à couper le souffle, quelques pas sur le pont Sidi M’Cid qui domine le Rhumel de 175 mètres ! Nous poursuivons la visite par le monument aux morts de la Grande Guerre, reproduction de l’arc de Trajan. Là, à 700 mètres d’altitude, je vous laisse deviner le point de vue !En fin de soirée, le retour à l’hôtel dans la banlieue de Constantine, nous gratifie d’une vue sur les ponts au-dessus du Rhumel, en particulier le Salah Bey, huitième pont de la ville, long de 756 mètres, au design superbe.
Vendredi 13 octobre : Départ de l’hôtel. Arrêt à la station-service. Le minibus a soif : la pompe affiche 29 dinars le litre de gazole : 0,20 euros ! Aïe ! Ce matin, dans la ville moderne, visite de la mosquée Emir Abdelkader et ses deux minarets de plus de 100 mètres de haut. Très bel édifice religieux qui peut accueillir 19.000 personnes, c’est aussi une université pour l’enseignement des sciences islamiques.Direction le Sud. On prend la route de Batna, de superbes paysages, sur une terre aride ça et là un berger et son troupeau de moutons, quelques dromadaires. Dans un paysage un peu lunaire, au milieu de nulle part, voilà bientôt le Medracen, un mausolée numide du IIIe siècle, un dôme cerclé de colonnes surmontées de chapiteaux doriques. Un petit air de ressemblance avec le « Tombeau de la Chrétienne » vu près de Tipasa au mois de mai. Une heure plus tard nous arrivons à Timgad. La visite commence par le musée et sa collection de mosaïques époustouflante. De toute beauté ! et puis voilà sous nos yeux, « la Pompéi d’Afrique du Nord » : sur le versant nord des Aurès, Timgad fondée par l’empereur Trajan, le site de cette ancienne colonie militaire romaine est classé au patrimoire mondial de l’Unesco. Belle soirée à Constantine dans un restaurant proche de la passerelle Perregaux. Ce vendredi 13 est aussi un jour de chance pour Lakhdar qui par un petit miracle, réussit à retrouver sa famille paternelle !
Samedi 14 octobre : Nous quittons Constantine et par l’autoroute nous arrivons à Alger pour la visite du Jardin d’Essai, créé en 1832. Jardin luxuriant, où il fait bon de déambuler dans les allées ombragées, c’est un des poumons verts de la capitale. Après avoir fait provision de dattes, direction le centre ville, et c’est à pied que l’on flâne rue d’Isly pour quelques emplettes. Une patisserie en particulier mérite une halte gourmande !Pour notre dernier soir, rendez-vous à El Maida un restaurant de la banlieue Ben Aknoun. La terrasse est accueillante, la soirée est douce, Anne se souviendra de son anniversaire et du cadeau-surprise de Nono…
Dimanche 15 octobreDe notre hôtel du boulevard Telemly on jette un dernier regard sur le port d’Alger. Direction l’aéroport. En début d’après-midi, après une grosse heure de vol, voilà Toulouse. Le car Pascal nous amène gentiment vers Agen : clap de fin sur le Gravier. Mais depuis, on se repasse le film de cette semaine qui pour certains d’entre nous a été une révélation et la découverte d’un pays attachant à bien des égards.